Loïc Urbaniak
© éditions 2042
Loïc Urbaniak chemine allègrement entre sa pratique du dessin et ses constructions en volume. Il envisage ainsi les mises en scène comme des livres d’images que l’on voudrait mouvants, comme des tableaux qui finiraient par bouger si on les fixe assez longtemps. Au coeur de tout, pour lui : raconter, sans répit.
Diplômé de la Haute École des Arts du Rhin, il se démène depuis dans différents domaines, dont le dessin (Les Amis du Monde Diplomatique) ; la mise en scène (Compagnie Construction) ; l’auto-édition (Les Maîtres du dessin avec Guillaume Chauchat). Il est aussi l’inventeur d’un outil mesureur pour production de masse d’un sandwich parfait.
Bibliographie :
Un cortège de fourmis portant 1000 fois leur poids, Loïc Urbaniak et Baptiste Filippi, éditions 2024
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Quelques questions à Loïc Urbaniak et Baptiste Filippi
à l’occasion de la sortie
de leur livre :
Un cortège de fourmis portant 1000 fois leur poids
Thomas Flagel - Comment vous est venue cette idée de suivre un cortège de fourmis et de composer un récit à quatre mains ?
Baptiste Filippi & Loïc Urbaniak - Nous explorions déjà chacun de notre côté l’illustration, la narration et l’édition. Nous avions envie de travailler ensemble et d’imaginer un livre à deux, pensé comme un récit minimaliste entre la fable et l’imagier. Une histoire où le lecteur serait amené à concentrer son regard au ras du sol, sur une série de détails, contemplant un surprenant défilé où se succèdent, tour à tour, une brosse à dent, la tour Eiffel ou les restes d’un pique-nique. Nous avons tenté avec plus ou moins de succès de mêler nos quatre mains, nos quatre pieds et les six pattes d’une fourmi.
Le projet a-t-il évolué au fil des dessins ?
Nous avions à l’esprit un scénario rudimentaire, qui laissait une grande place à l’improvisation. Les pages se sont construites spontanément, avec cette idée de jeu et de correspondance dessinée. Nous avons tour à tour représenté les fourmis et les objets portés, en réagissant chacun au dessin de l’autre.
Techniquement, vous entremêlez vos styles…
Nous avons partagé une large palette d’outils : un ensemble de pinceaux, de plumes, de feutres et d’outils à gratter… Comme ce projet était initialement pensé pour la sérigraphie, nous avons gardé le procédé de dessiner intégralement à la main, à l’encre noire, sur des feuilles transparentes, chaque feuille dessinée étant une couleur imprimable. Nous avons essayé d’en faire ressortir un joyeux mélange, entre graphisme frontal, comique et expérimentations minutieuses de matières. Plus le récit avançait, plus nous entremêlions nos dessins.
À quel lecteur pensez-vous que votre livre se destine ? Malgré le peu de texte et un style faussement naïf, il y a beaucoup d’humour, un jeu des échelles et des transformations assez loufoques ?
La forme de l’imagier nous a amenés à penser en premier à un public jeunesse. Pour autant, le livre aborde des questions de représentations allant jusqu’à l’abstraction, et déploie un humour absurde à travers lequel des adultes pourraient tout à fait se projeter.